Ashijeet est un jeune ingénieur de 23 ans, originaire d’Inde et recruté par ARealTI, toujours à l’affut de compétences pointues et différenciantes afin de satisfaire ses clients.
Nous l’avons interviewé afin de savoir comment il avait pu s’intéresser à la France, venant d’un grand pays et d’un foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde.
Ashijeet est né à Chhattarpur dans le nord de l’Inde. Ses parents vivent à Ujjain, ville d’Inde Centrale au Madhya Pradesh, où son père est ingénieur en mécanique tandis que sa mère fut professeur d’université en chimie, puis professeur d’écoles avant d’être femme au foyer.
Ashijeet est diplômé du VIT (Vellore Institute of Technology) dans le sud de l’Inde.
Le VIT (Vellore Institute of Technology) est un établissement universitaire fondé en 1984 et basé dans la ville de Vellore, dans l’état du Tamil Nadu en Inde. Il comporte 10 facultés en génie électrique, électronique, mécanique et sciences diverses, ainsi qu’en droit et une école de commerce.
On pense en France que les ingénieurs indiens sont réputés dans le domaine informatique, est-ce vrai ?
« Ce n’est pas tout à fait mon avis » nous répond Ashijeet, « ils sont surtout moins chers et beaucoup de grandes sociétés occidentales ont des bureaux d’études en Inde. Mais une des raisons pour lesquelles je suis venu en France, est que le niveau y est plus élevé et qu’on travaille sur des projets plus valorisants, de plus haut niveau technologique. »
Depuis quand êtes-vous en France et cela a-t-il été difficile pour vous ?
« Non, pas vraiment difficile, car je suis venu une première fois en 2018, pour un stage de fin d’études de 6 mois. Puis j’ai été approché par ARealTI via le site Linkedin. Ayant juste terminé mes études je cherchais alors du travail en Europe et Christophe et Guillaume m’ont donné l’opportunité de revenir en France en 2019. »
Vous ne parlez pas français ?
« J’ai essayé de l’apprendre plusieurs fois et c’est la principale difficulté. Je le comprends de mieux en mieux et je suis déterminé à l’apprendre maintenant car je n’envisage pas d’aller dans d’autres pays. Je ne reviens en Inde que pour des vacances. »
Peut-être allez-vous trouver une petite amie pour apprendre plus vite ?
« Ma girlfriend vient du Kazakhstan (une république de l’ex empire soviétique) et nous parlons anglais ! »
Quel est votre travail actuellement, vous êtes un spécialiste du système d’exploitation Linux ?
« Je fais du développement logiciel dans le domaine des réseaux. Je préfère le terme de passioné Linux à celui de spécialiste. Linux est un système d’exploitation open source (logiciel libre), bien meilleur que les autres à mon avis et je participe au développement de son noyau comme de sa périphérie au sein de sa communauté mondiale de développeurs. Je travaille actuellement au développement d’une application de travail collaboratif. »
Quelles différences trouvez-vous entre la France et l’Inde ?
« Énormes (rires). D’abord pour le climat, beaucoup plus chaud en Inde. Je crois que j’ai porté mon premier sweat-shirt en France ! J’ai vécu principalement dans le centre et le sud de l’Inde où les températures sont souvent de l’ordre de 45 degrés. Différences culturelles aussi, c’est très varié en Inde, vous parcourez quelques centaines de km et vous vous retrouvez dans un environnement totalement différent de langue, de nourriture, de traditions …). Ce n’est pas le cas en France. La circulation aussi est plus calme en France, j’ai été surpris que les voitures s’arrêtent pour laisser passer les piétons ! »
Je lui fais toutefois remarquer que nous avons quand même quelques extrêmes, Ch’tis au nord, Bretons à l’ouest, basques, corses … et que le respect des automobilistes pour les piétons est récent car sinon cela leur coute 4 points de permis !
Quels sont vos hobbies ?
« Football ! En Inde je jouais jusqu’à plusieurs heures par jour ! Je suis vraiment un fan mais je ne joue pas dans une équipe en France. »
Nous parlons ensuite cinéma car l’Inde est réputée pour ses studios de Bollywood et ses productions de comédies musicales. Mais je voudrais surtout savoir si la réputation de l’Inde est justifiée ou si ce ne sont que des clichés au travers de films comme La Cité de la Joie (1992, une amitié entre un médecin américain dépouillé dans la misère de Calcutta et un homme-cheval conducteur de rickshaw), The Lunchbox (2013, un veuf proche de la retraite reçoit par erreur une lunchbox contenant des bons plats préparés par une femme délaissée), Lion (2016, un petit garçon perdu en Inde est recueilli par un orphelinat, élevé en Australie et revient trouver sa famille en Inde) ou Maya (2018, un reporter de guerre ex-otage en Syrie se reconstruit au travers d’un voyage en Inde).
Hélas, Ashijeet me confirme l’écart énorme et grandissant entre couches sociales, la pollution, la corruption et la tâche immense pour mettre le peuple indien au niveau des autres, même si les choses commencent à bouger.
Ashijeet lui, a choisi d’être avant tout citoyen du monde et le monde est devenu un village avec Internet, créant des communautés transfrontalières indépendantes des langues et des cultures. Il a trouvé son esperanto des temps modernes, le fameux langage universel, car le Linux* se code de la même façon quel que soit le pays où l’on se trouve !
* Le Linux Kernel est le noyau du système d’exploitation libre Linux. Il en constitue à ce titre une partie fondamentale, qui gère en particulier les ressources d’un ordinateur et permet aux différents composants, matériels et logiciels, de communiquer entre eux.